Le village

À l’écart de la RN57, axe BESANÇON-VESOUL, le village de TALLENAY est blotti au creux d’un vallon cerné de collines boisées que domine une haute crête, ligne de séparation des bassins du Doubs et de l’Ognon.

Le territoire communal d’une superficie de 236 hectares, à une altitude variant de 350 à 540 mètres, est desservi par le CD150 en provenance de Besançon et le CC300 depuis CHATILLON-LE-DUC.

Intégré à la CAGB et rattaché au canton de BESANÇON, le village compte une population d’un peu plus de 400 habitants, chiffre qui reste stable depuis une trentaine d’années, alors que la démographie avait connu une véritable explosion dans les années 1972-1982.

De par son histoire ancienne puisqu’elle semble remonter au 5° siècle, TALLENAY a su conserver un patrimoine riche bien que restreint avec notamment son église qui abrite l’une des quatre plus vieilles cloches du département, sa source miraculeuse, sa fontaine-lavoir, et, à un degré moindre, son ancienne mairie et son château.

Quant à son activité économique, elle se résume aujourd’hui à deux exploitations agricoles et à quelques entreprises artisanales aux dimensions modestes, l’ensemble des actifs (salariés ou professions libérales) exerçant à l’extérieur du territoire communal.

Démographie

33 feux en 1614, 80 habitants en 1790, 39 habitants en 1954, il faut attendre les années 1970 pour observer une première évolution démographique : 110 habitants en 1975.

Mais c’est lors de la décennie qui va suivre que TALLENAY va connaître un boum démographique exceptionnel, qui verra notamment sa population multipliée par trois entre 1975 et 1982 avec, en particulier, la réalisation du lotissement communal « Les Vauciels » dont la majorité des quarante-quatre parcelles fût construite et habitée au cours de l’année 1977-1978.

Économie

Le village, à caractère uniquement agricole à son origine (5 fermes en 1980), ne compte plus aujourd’hui que deux exploitations gérées par des GAEC ne résident même pas sur la commune.

Le projet d’une zone artisanale ayant été abandonné, l’activité du village se résume aujourd’hui à quelques entreprises aux dimensions modestes.

L’ensemble des actifs, salariés ou professions libérales, exerce à l’extérieur du territoire communal.

Histoire

Lors des grandes invasions du 5° siècle, les Burgondes occupèrent la crête laissant aux Gallo-Romains la pente ouest.

En 1875, à la construction du chemin stratégique conduisant de BESANÇON au fort de la « Dame Blanche », une sépulture burgonde fût découverte recelant une boucle de ceinturon et un coutelas en fer. Selon des témoignages de l’époque, d’autres tombes analogues furent mises à jour dans la même zone.

En dessous de la crête formant séparation des bassins Doubs et Ognon, une série de terre-pleins, demi-cercles concentriques autour d’un puits central, ainsi que des murgers épars attestant de l’existence de soutènements ou retranchements, témoignent de l’existence d’un village romain.

Incendié en 1479 sur ordre du gouverneur des duchés et comté de Bourgogne, reconstruit, puis de nouveau détruit en 1639 par les « Suédois » de Saxe Weimar, le village renait véritablement dans la seconde moitié du XVII° siècle, sous l’égide d’un certain nombre de seigneurs, baron, chevalier ou marquis.

Les différents dénombrements connus, 1688 et 1773, font état de l’extrême modestie des ressources du village qui semblent toutefois suffire aux besoins des habitants.

L’église

eglise de Tallenay

L’église de TALLENAY est mentionnée pour la première fois, comme dépendance du chapitre métropolitain de BESANCON. Toutefois, la première église, dédiée à Saint Gengoul, s’élevait à la lisière de la forêt de Chailluz, sur la crête dominant le village, fût détruite sans doute au cours du XV ° siècle, ses ruines sont encore visibles à l’ombre d’un grand hêtre.

Sanctuaire modeste, c’est en 1821 que l’église fut restaurée sous la direction de l’architecte Elmerich, puis en 1869 par l’architecte Painchaux à qui l’on doit le clocher qui la surmonte.

Du mobilier de qualité, quoique en mauvais état, inscrit au titre des monuments historiques en 1978 (autel, tabernacle, retable, clôture de sanctuaire en bois polychrome, tableau, chandelier) il ne reste presque plus rien. À la suite d’une ultime restauration, seule demeure la cloche de TALLENAY, classée depuis le 10 mai 1928.

Trésor d’archéologie et joyau du patrimoine communal, cette cloche est l’une des quatre plus anciennes cloches du département (la plus vieille pour le XV ° siècle). Elle donne l’ut dièse et sonne à TALLENAY, fait exceptionnel dans l’histoire des cloches comtoises, depuis 567 ans.

La source miraculeuse

La source miraculeuse de Tallenay

Selon le curé Pretet (Curé de TALLENAY et CHATILLON-LE-DUC) sa légende remonte au 15 décembre 1725, jour où une fillette âgée de 4 ans, infirme de tous ses membres, fût plongée dans la fontaine jouxtant l’église et recouvra une santé parfaite. Ceci se passa devant un millier de témoins et ses parents crurent pieusement au miracle accompli par le pouvoir de Saint Gengolf, patron de TALLENAY. La construction de la source actuelle date elle de 1852 et servait de château d’eau pour alimenter la fontaine-lavoir érigée au centre du village. Une première rénovation aura lieu en 1906.

Avec l’arrivée de l’eau courante sur l’évier, la source perdit de sa superbe et son réservoir notamment fût peu à peu caché sous les gravats et autres déchets jetés là par les habitants de TALLENAY.

À l’arrivée d’une nouvelle équipe municipale en 1989, il fût décidé de déblayer l’accès à la source et remettre en forme les talus. En 1991, la commune fit appel aux jeunes du Centre de Rencontres de BEAUMOTTE-LES-MONTBOZONS pour construire des murettes en pierres taillées destinées à retenir les talus.

En 2012, enfin, son aménagement définitif fût réalisé par les Chantiers Départementaux d’Entraide et d’Insertion sous l’égide de la municipalité et de l’équipe naissante du fleurissement.

La fontaine-lavoir

La fontaine-lavoir de Tallenay

Simple lavoir à l’origine, élaboré sur les plans de l’architecte Elmerich (1821), elle fût reconstruite en 1849-1850 sur les plans de l’architecte Painchaux. Elle se compose d’un bassin d’abreuvoir, d’un lavoir et d’un rinçoir, alimentés depuis la source miraculeuse par une canalisation en fonte. La toiture à quatre pans repose sur trois murs et des piliers taillés à la boucharde.

Sa dernière mise en valeur date de 2013 avec l’extension de la partie pavée lors de la réfection de la voirie rue du Château.

L’ancienne mairie

L'ancienne mairie de Tallenay

La mairie occupait auparavant l’ancienne  bergerie qui ne permettait l’entrée que de quatre à cinq personnes.

Est accolé au bâtiment, un local qui abritait la distillerie, qui peut fonctionner encore de nos jours.

De l’autre côté, se situait la bauge à cochons.

Dans le mur de l’ancienne mairie a été fixé un baromètre qui continue de remplir son office.

Le château

le château de Tallenay

Située à la sortie du village, cette imposante bâtisse, construite en 1626, a toujours été appelée « le Château » par les anciennes générations.

Ce fut la résidence notamment des Marquis de TALLENAY dont le blason (une motte de sept épis d’azur de froment amoindrissant) figure encore au-dessus de l’entrée principale.

Le château qui fut habité par plusieurs familles d’agriculteurs, a perdu son cachet antique au profit du réalisme de la modernité (construction de bâtiments annexes et de murs), mais n’en demeure pas moins le berceau du village actuel.