Des déchets pas si « verts » …

Des déchets pas si « verts » … 
L’atmosphère printanière de ces derniers jours a de quoi agiter les jardiniers !

Ce mois-ci, le réveil de la végétation s’accélère, et c’est le bon créneau pour réfléchir à l’agencement de son jardin voire de le préparer. Car en effet, la crise sanitaire a au moins eu le mérite de nous rappeler toute l’importance du lien que nous avons à la nature…

Alors haut les sécateurs, râteaux, grelinettes et autres transplantoirs : on s’attarde dans le jardin sans toucher à la qualité de l’air ! 
 Le brûlage des déchets verts : une pratique à bannir 

Parmi les étapes indispensables à la préparation du jardin ce mois-ci, figurent le ramassage des feuilles mortes et la taille de certains arbres et arbustes.
Mais attention, au sens figuré comme au sens propre : on ne fait pas feu de tout bois. Les éléments issus de la tonte de pelouses, de la taille de haies et d’arbustes, d’élagages, de débroussaillement et autres pratiques similaires, constituent des déchets qu’il faut ensuite éliminer ou valoriser. D’après l’ADEME, l’entretien du jardin pour un particulier génèrerait près de 160 kg de déchets verts par personne et par an. Pour s’en débarrasser, 9 % des foyers opteraient pour le brûlage à l’air libre, ce qui représenterait près d’un million de tonnes de déchets verts brûlés à l’air libre chaque année en France… soit l’équivalent des émissions annuelles de particules de 8 millions de pavillons chauffés au fioul !

Considéré comme nocif à la santé et polluant, le brûlage des déchets verts, outre des nuisances toxiques, provoque des fumées désagréables et peut être à l’origine de troubles de voisinage. Il est également la cause de la propagation d’incendie si les feux ne sont pas correctement surveillés et contrôlés. 
Contrairement à une idée reçue, l’apport en déchetterie est en effet largement préférable à une combustion à l’air libre pour la qualité de l’air ! En effet car en termes de pollution, la combustion de biomasse peut représenter localement et selon la saison une source prépondérante dans les niveaux de pollution, le brûlage des déchets verts étant une combustion peu performante qui émet des imbrûlés, en particulier si les végétaux sont encore humides. 

Lors du brûlage, les déchets verts émettent une fumée dense et très odorante, dans laquelle on retrouve de nombreux polluants atmosphériques : – des particules (PM)
– des oxydes d’azote (NOx)
– des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
– du monoxyde de carbone (CO)
– des composés organiques volatils (COV)
– du benzène
– des dioxines et furanes
 La toxicité peut être nettement accrue quand sont associés d’autres déchets comme par exemple des plastiques, des bois traités, des papiers souillés, du carburant, …
 Selon le Ministère en charge de l’environnement, 50 kg de végétaux brûlés émet autant de poussières que : – 18 400 km parcourus par une voiture essence récente
– 5 900 km parcourus par une voiture diesel récente
– 3 semaines de chauffage au bois d’un pavillon avec une chaudière bois performante
– 3 mois de chauffage d’un pavillon avec une chaudière fioul performante
– plusieurs dizaines de trajets aller-retour vers une déchetterie 
Que faire de ces déchets ? 
Depuis 2011, le brûlage des déchets verts par les particuliers et les professionnels est strictement interdit (sauf exceptions préfectorales). De nombreuses autres solutions existent pour valoriser ces déchets dans le jardin. Ils peuvent même devenir de parfaits alliés pour les potagers et plantations !
 
 – Compostage
Ce procédé naturel consiste à transformer les déchets organiques (déchets de jardin, de cuisine…) en un terreau de qualité pour les cultures. Il permet de réduire les quantités de déchets produits et fournit un engrais de bonne qualité pour les plantes.
 – Broyage et paillage
Petits et gros branchages broyés constituent un excellent paillis pour le jardin et le potager. Disposer ses tontes de gazons, des copeaux de bois ou des feuilles mortes sur le sol permet, entre autres, de l’enrichir en matière organique et de protéger les souches des températures négatives. Il crée une rétention d’humidité et évite aussi le développement des mauvaises herbes.
 – Apport en déchetterie
Le niveau de particules générées par le brûlage de végétaux dans son jardin est bien supérieur à celui du trajet domicile-déchetterie. En plus, les déchets y seront revalorisés pour les espaces verts des collectivités ou incinérés dans des conditions contrôlées.
 – Tonte mulching
Cette technique consiste à laisser l’herbe finement coupée directement sur la pelouse. Elle ne génère donc pas de déchets et l’herbe coupée sert de fertilisant pour le sol.

Extrait de la lettre d’information de mars 2021 de Atmo bourgogne Franche-Comté